58ème Session de l’Académie Internationale Olympique : retour sur une expérience unique

Kelly Lepeinteur-Joly a participé à la 58ème session de l'AIO

La FSCF est allée à la rencontre de Kelly Lepeinteur-Joly, membre de la fédération depuis de nombreuses années et qui a participé à la 58ème Session de l’Académie Internationale Olympique (AIO) du 16 au 30 juin dernier. Deux semaines durant lesquelles elle a eu la possibilité, en tant que responsable de délégation et accompagnée de deux autres français, de rencontrer 150 autres jeunes venus du monde entier et de vivre des moments de partage et d’émotions uniques. Elle revient avec nous sur cette expérience incroyable.

Kelly, peux-tu te présenter en quelques mots, notamment en ce qui concerne tes activités à la FSCF ?

Née dans une famille de sportifs et bercée par une mère très investie dans le milieu de la gymnastique artistique féminine, j'ai foulé les tapis et les trampolines dés l'âge de 4 ans.
Portée par la puissance du monde associatif dans un club affilié à la FSCF, ainsi que par l'amitié, la discipline même et le dépassement de soi, j'ai pratiqué la gymnastique pendant 15 ans. Rapidement mise à contribution pour accompagner les plus jeunes à découvrir mon environnement, j'ai commencé à me former pour devenir animatrice puis entraîneur en suivant le cursus fédéral à partir de 14 ans. J’ai rapidement encadré des groupes de jeunes gymnastes, puis d’encadrants en devenir. En 2009 je suis entrée au sein de la commission nationale de gymnastique féminine, où j’étais en charge de la formation des entraineurs de la zone Ouest. J’ai eu la chance de participer à de nombreux projets avec la FSCF, notamment l’encadrement des stages nationaux, du camp international de la FICEP et des séjours SoLeader qui ont représenté d’inoubliables aventures humaines. Actuellement danseuse professionnelle, je suis entraîneur au sein de l’association ARMORIQUE à Paris, toujours formatrice pour différentes fédérations nationales.

Parlons maintenant de ton expérience à l’AIO. Peux-tu nous expliquer comment s’est déroulé le processus de candidature ?

J’ai entendu parler de cette session en 2008, grâce à d’anciens participants de la FSCF. Les appels pour participer à la session sont lancés en décembre/janvier sur le site du CNOSF et de l’AIO. Les questions du formulaire de candidature portent sur nos projets passés ou en cours, sur nos engagements personnels, professionnels et fédéraux ainsi que sur nos définitions personnelles de termes tels que Jeux Olympiques, Paralympisme etc. Pour ma part, j’ai axé ma candidature sur l’intérêt que je porte au sport comme vecteur éducatif notamment à travers la relation entraineur – athlète. 

Tes activités au sein de la FSCF ont-elles joué un rôle dans ton dossier ?

Totalement, car la fédération a soutenu ma candidature. Plus le dossier est soutenu par des instances, plus il a de force. J’ai donc notamment sollicité le président de la fédération qui connaît mon investissement au sein de la FSCF, ainsi que le président de la ligue régionale d’Île de France à laquelle j’appartiens pour appuyer mon dossier. J’ai également demandé une lettre de recommandation à mon directeur de recherche à l’université. 

Au cours du séjour, le thème central était la question du rôle modèle que doit-avoir l’athlète olympique. Peux-tu nous en dire plus ? 

Nous avons rencontré des athlètes olympiques qui nous ont raconté leur histoire. Ce sont des parcours de vie assez incroyables. Les performances que l’on attend d’eux sont multiples. D’un point de vue physique mais aussi sur le plan de leur image médiatique ou encore en termes de vecteur d’éducation, de respect, de langage, de comportements quotidiens etc. Ils se doivent d’être parfaits sur tous les points. Dans le cadre du séjour, nous avions chaque semaine à réfléchir sur différents axes de travail autour de cette problématique de l’athlète en tant que rôle modèle, les attentes du public et des Comités Nationaux Olympiques envers les athlètes et la gestion de cette pression permanente. De nombreuses conclusions vont dans le sens d’une meilleur information et formation de l’athlète à l’impact des réseaux sociaux, de la médiatisation et de ce rôle de modèle qui lui incombe.

Dans le rapport du séjour, tu évoques une conférence sur l’Olympisme et l’Education qui t’a particulièrement marqué. Peux-tu nous dire pourquoi ?

L’Olympisme et le Paralympisme sont véritablement attachés à l’idée de diffusion de valeurs morales à travers la pratique sportive. On doit donc valoriser la dimension de cette dernière. Ce que j’en retiens, c’est qu’il faut mettre en avant toutes les manières dont le sport peut éduquer, au-delà de la performance. Le potentiel éducatif de l’activité sportive est souvent sous-estimé. Personnellement, c’est vraiment quelque chose en quoi je crois et qui me porte au quotidien, j’aime observer, expérimenter, et multiplier les recherches sur les aspects éducatif, relationnel et humain de la pratique sportive. La relation humaine, et par extension la relation pédagogique, a toujours été un aspect essentiel de mon rapport à l'activité et les conférences auxquelles j’ai pu assister ont également nourri mon expérience.

Tu dis avoir le sentiment d’être devenue « ambassadrice ». Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

C’est ce que l’on est en train de faire avec cette interview. C’est une expérience qu’il faut selon moi absolument partager. Au cours du séjour, nous avons compris que nous étions en quelque sorte les héritiers de la culture olympique, il est donc primordial de la transmettre pour qu’elle continue à se développer. Quand j’ai rencontré les jeunes du groupe SoLeader cet été, j’ai eu l’occasion d’échanger avec eux, notamment sur ce que représente vraiment l’Olympisme et la puissance de ses valeurs. On a eu chaque jour des maîtres de conférences qui nous ont fait réfléchir sur nos positions et il me semble important de diffuser cette expérience afin que d’autres puissent avoir la chance d’y participer.

Quels liens peut-on faire entre ce séjour et les valeurs de la FSCF ?

Ce que j’ai toujours apprécié avec la FSCF, c’est le fait de créer un lien sur le long terme. Même après les différentes expériences que j’ai pu avoir, je trouve toujours ma place au sein de cette fédération. C’est une belle reconnaissance pour moi d’avoir été soutenue par cette dernière. J’ai vu pas mal de parallèles entre ce séjour et ceux de SoLeader. J’ai trouvé que le concept de base était semblable à ce que la fédération prône.

Selon toi, les différentes associations sportives en France jouent-t-elles bien leur rôle, à leur niveau, de diffusion d’un sport vecteur de valeurs et d’intégration ?

La performance résonne souvent comme un succès physique, là où peut également rayonner un accomplissement personnel et humain au-delà des chiffres. La cohésion, le dépassement de soi, la solidarité, l'entraide, la détermination autant que l'empathie s'éduquent, s'apprivoisent et offrent de multiples possibilités de performances. Il est très important d’avoir notion de ce que l’on peut apporter en tant qu’éducateur, de la force du rôle d’un encadrant, d’un entraîneur, de ce que cela engage d’avoir des enfants à charge dans nos clubs. Nous avons un rôle prépondérant à jouer dans la vie de ces individus. Les ambitions sportives et politiques actuelles défendent l’accès à la pratique sportive pour tous les publics, il est important de garantir cette ambition et de s’en donner les moyens.

Un mot pour la fin ?

Que tous ceux qui peuvent être touchés par cette interview s’intéressent à ces sessions. Oui, il y a beaucoup de candidats pour peu d’élus. Mais à la vue de la puissance de l’expérience, cela vaut le coup d’essayer…