C’est prouvé ! Prenez soin de vous en faisant du sport

C’est prouvé ! Prenez soin de vous en faisant du sport

S’il eut fallu encore prouver que le sport était nécessaire à une vie en bonne santé, c’est maintenant chose faite ! Dépression, cancer, maladies cardiovasculaires, diabètes… Une expertise collective a rendu ses conclusions : le sport a un pouvoir curatif et préventif dans le cadre des maladies chroniques. Qu’en est-il au final ?

Nouveaux résultats, nouvelle conduite

L’Inserm, incluant différents laboratoires – dont ceux du CNRS – dans leurs recherches, a rendu une conclusion simple et effective : il faut prescrire et intégrer l’activité physique dans le parcours de soins de tous les patients qui présentent une pathologie chronique. Aujourd’hui une personne sur 4 est touchée par des maladies chroniques non-transmissibles. Ce chiffre grimpe à trois sur quatre passé 65 ans. Cédric Moro, chercheur à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires et spécialiste des maladies métaboliques, affirme que : « L’intérêt de l’exercice physique est majeur d’un point de vue médical, sociétal et économique. On doit substituer une partie de la médecine curative par de la médecine préventive ».

François Carré, cardiologue du sport au CHU de Rennes et chercheur au sein de la structure de recherche Biosit, ajoute que l’enjeu est de sensibiliser les professionnels de santé et les patients sur la mise en place de programmes d’activités physiques adaptées. Car même les sports qui semblent les plus simples comme la marche à pied ou la course, et même le jardinage, activent des mécanismes métaboliques, des réactions biologiques. Tandis que l’inactivité, le manque de motivation ; la fatigue et la peur de bouger entraînent un déconditionnement physique exacerbé chez les malades chroniques (plus sensibles à la sédentarité que la moyenne).

Sport et cancer : booster la rémission

Ce n’est plus à rappeler, le cancer est la première cause de mortalité, devant les maladies cardiovasculaires. Le nombre de personnes touchées a doublé au cours des trente dernières années. Et si pour la moitié d’entre-elles, le corps médical parvient à trouver une solution pour les guérir, plus de 50 % présentent des séquelles, notamment une fatigue invalidante cinq ans après la guérison. Cependant, comme l’explique le journal du CNRS, la combinaison d’un programme progressif d’endurance avec un renforcement musculaire permet de contrer ces effets (notamment la fatigue) à condition que l’effort soit modéré pendant les traitements. Béatrice Fervers, oncologue au centre Léon-Bérard et chercheuse au Centre de recherche en cancérologie de Lyon, ajoute par ailleurs : « Plus tôt le patient commence l’activité physique après son diagnostic, mieux il arrive à contrer les effets secondaires ». Selon les chercheurs, l’activité physique va très probablement jusqu’à réduire les risques de récidives et de mortalité liés aux cancers du sein et du côlon.

Va-t-on voir apparaître des programmes adaptés en France ? « Un cap a été passé dans les grands centres de soins, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire entre le fait de dire aux patients de bouger et leur proposer un accompagnement et une prise en charge pour intégrer l’activité physique de façon pérenne dans leur mode de vie », déplore Béatrice Fervers. L’une des problématiques actuelles ne réside plus dans le choix des activités à proposer aux patients, mais plutôt à quelle intensité.

Dans le cadre du programme santé Atoutform’ de la fédération sportive et culturelle de France (FSCF), le comité régional FSCF Auvergne Rhône Alpes entretien depuis plusieurs années une relation étroite avec l’association caritative Courir pour ELLES. Cette association finance par le reversement de l’intégralité de ses bénéfices des projets d’activités physiques adaptées pour les femmes en rémission de cancers.

Sport et dépression : vaincre la maladie

L’autre pan de recherche de cette expertise tourne autour de la dépression. A raison de trois séances supervisées de trente minutes minimum par semaine, de préférence en groupe pour des effets de soutien social, l’activité physique doit être la première solution à envisager avant même les traitements médicamenteux contre les dépressions légères à modérées. La raison est très simple : selon les chercheurs, les effets des antidépresseurs et ceux de l’activité physique sont les mêmes sur cette pathologie. En termes scientifiques, l’activité physique stimule la production d’endorphines et favorise l’activation du circuit de la récompense. « Il y a visiblement des effets sur le système limbique (le siège des émotions, NDLR) qui font diminuer le stress sur l’axe corticotrope (axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien), justement hyperactif chez le patient dépressif » explique Cédric Moro.

Sport et vieillissement : mieux vivre son âge

L’étude menée s’est faite sur un certain nombre de points qu’il n’est pas possible de retracer dans sa globalité ici (ici se trouve l’article scientifique complet du CNRS). Cependant, le dernier point que cet article abordera est celui du lien entre le sport et le vieillissement. Et si l’activité physique pouvait également contrer certains effets cognitifs liés au vieillissement ? En étudiant des primates, l’équipe de Fabien Pifferi a observé une augmentation de la longévité des animaux sur lesquels il a mis en place une restriction calorique (donc moins de nourriture, ou du moins, plus saine !) associée à une meilleure dépense énergétique (sous forme de sport). Le but de l’étude est d’identifier si l’activité physique empêche les désordres métaboliques qui impactent les fonctions cognitives avec l’âge, et notamment notre capacité à remplacer des neurones manquants !

En attendant les suites de ces projets d’études scientifiques, intégrer l’activité physique dans le quotidien des patients fait figure d’enjeu sociétal. C’est notamment pour cela que le comité régional FSCF Provence Alpes Côte d’Azur intervient régulièrement au sein d’établissements d’accueil de personnes âgées dépendantes pour proposer des activités adaptées dans le cadre du programme santé Atoutform’. Mais pas seulement, ils agissent également dans la prévention des jeunes retraités par des événements comme le Challenge Senior qui aura lieu le18 mai 2019 à Venelles (13).

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