Entretien avec Patrick Kanner

Photo de Patrick Kanner

La FSCF a souhaité questionner le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, M. Patrick Kanner, afin d’évoquer des thématiques chères à la FSCF telles que la complémentarité des fédérations affinitaires et délégataires, les actions en cours pour l’emploi des jeunes dans le sport, le sport-santé. Rencontre…

1. ANNABELLE VIGNAUD, DU CLUB NEW BASKET ATTITUDE AFFILIÉ À LA FSCF REPRÉSENTERA LA GIRONDE LORS DES FINALES DU CHALLENGE BENJAMINES À BERCY, UN ÉVÉNEMENT FFBB. QUELLES RELATIONS DOIT-IL Y AVOIR ENTRE LES FÉDÉRATIONS AFFINITAIRES ET LES DÉLÉGATAIRES ? DANS QUELS CONTEXTES SONT-ELLES COMPLÉMENTAIRES ?

Les fédérations affinitaires et, plus largement, les fédérations multisports, participent pleinement au développement de la pratique sportive sur notre territoire. Elles représentent une offre de pratique sportive complémentaire à celle proposée par les fédérations unisport, qu’elles soient délégataires ou non. Elles sont complémentaires notamment car elles participent à l’objectif de couvrir de clubs sportifs l’ensemble du territoire. Nous avons donc besoin de toutes les fédérations sportives agréées, pour veiller à ce que tous les publics, notamment ceux éloignés de la pratique sportive, puissent pratiquer le sport de leur choix, dans un cadre sécurisé, encadré.

On sait qu’à ce sujet, les clubs des fédérations affinitaires et multisports, agissant dans le respect des règles techniques édictées par les fédérations délégataires, jouent un rôle important aux côtés des fédérations unisport. Cela se traduit notamment par le nombre de licences. Il ne peut donc de notre point de vue y avoir de concurrence entre les fédérations affinitaires et délégataires, notamment quand on mesure le nombre de personnes qui ne pratiquent toujours pas un sport dans un cadre licencié. Il convient au contraire de faire converger les efforts de l’ensemble des fédérations vers l’objectif de plus de licenciés, car le club reste avant tout un lieu de création de lien social et de transmission de valeurs éducatives et citoyennes.

2. LA FSCF A UNE MISSION SOCIALE ET S’ATTACHE À L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES NOTAMMENT PAR LE BIAIS DES EMPLOIS D’AVENIR. UNE MOBILISATION DES PRÉFETS POUR L’EMPLOI ET LE SPORT EST EN COURS. QUELLES VONT ÊTRE LES MESURES PRISES ?

Les préfets de régions et de départements ont en effet été sollicités par une circulaire, fin mars dernier. Cette circulaire fixe les conditions du développement des emplois d’avenir dans les champs du sport et de l’animation. Dès l’année dernière, nous avons largement dépassé l’objectif espéré dans ces secteurs : 23 000 contrats conclus contre 15 000 prévus. Le sport et l’animation sont donc à la pointe en la matière. Cette année, nous prévoyons 3 800 contrats supplémentaires. Vous le savez, je suis aussi ministre de la Ville, et je suis très attaché à ce que les jeunes des quartiers sensibles de la ville, plus touchés encore par le chômage, bénéficient de ce dispositif. Nous avons fixé un objectif de 30% de jeunes des quartiers parmi les bénéficiaires des emplois d’avenir.

Enfin, les emplois créés devront permettre de répondre aux besoins générés par la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. Ce dispositif répond donc aux grandes priorités gouvernementales que sont l’emploi, la jeunesse et la lutte contre les inégalités. Pour répondre à ces objectifs d’emploi des jeunes dans les champs de l’animation et du sport, le mouvement sportif local, sous l’impulsion des fédérations sportives telles que la FSCF, sera le premier partenaire sollicité.

3. LE SPORT-SANTÉ EST UN DES AXES DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET FÉDÉRAL. DANS CE DOMAINE, LA FSCF, EN LIEN AVEC SA LIGUE RÉGIONALE DU LYONNAIS A MIS EN PLACE LE PROGRAMME SANTÉ ATOUTFORM’. QUE PENSEZ-VOUS DE CE PROGRAMME QUI SERA BIENTÔT DÉCLINÉ SUR TOUT LE TERRITOIRE ?

Les bienfaits des activités physiques et sportives pour la santé ne sont plus à démontrer, aussi bien en termes de prévention que de thérapie complémentaire. Le programme ATOUTFORM’ s’inscrit tout à fait dans ce cadre, et est d’ailleurs issu du plan régional sport santé bien-être, impulsé par mon ministère et celui de la santé. Ce projet sera évalué prochainement. A ce stade, le bilan intermédiaire est encourageant, avec un véritable engouement des associations qui s’engagent dans ce dispositif, un renforcement du réseau multi partenarial, et des retours très positifs des pratiquants de l’activité FORM+. Je suivrai de près l’évaluation finale du programme, afin d’en envisager une extension au niveau national. Je profite de cette question pour saluer cette belle initiative, en espérant qu’elle bénéficie bientôt au plus grand nombre.

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