Interview d'Anne Cordier, présidente du CROS Pays-de-la-Loire, pour la revue Sport & Citoyenneté

Elue fin mars nouvelle présidente du CROS Pays-de-la-Loire, Anne Cordier est la première femme à occuper ce poste sur le territoire ligérien. C'est aussi la première fois que la fédération qu'elle représente (la FSCF) accède à ce niveau de responsabilités.

Vous venez d'être élue dans un contexte particulier. Quelles seront vos priorités d'action pour les deux années à venir ?
 

Anne Cordier : Cette élection fait suite à la démission de mon prédécesseur. L'Olympiade était lancée avec une équipe dont je faisais partie et un projet sportif territorial bien établi. Je m'inscris donc dans le prolongement de ce qui a été fait. Le CROS est une structure déconcentrée du CNOSF, et nous déclinons des actions au niveau de quatres branches : politiques publiques et notamment le sport de haut-niveau ; sport santé bien-être avec notamment la mise en oeuvre du plan régional sport santé bien-être ; professionnalisation et formation en accompagnant les ligues, les clubs et les bénévoles qui les composent dans leur parcours de formation et dans le partage d'expériences ; éducation et citoyenneté en étant le relais des actions menées au niveau national, comme la Semaine olympique et paralympiques ou la Fête du sport, et en développant des projets propres, comme les Atlantic Games, pour lequel nous avons obtenu le soutien financier du programme Erasmus+ Sport.

Je suis certes la première femme à occuper ce poste en Pays-de-la-Loire, mais d'autres femmes ont des responsabilités similaires en France. Les choses évoluent, nos compétences et notre manière de travailler sont désormais reconnues. C'est aussi le cas pour la fédération que je représente. Le fait qu'une fédération affinitaire préside un CROS n'est pas banal ; c'est le fruit du très bon partenariat établi avec l'ensemble du mouvement sportif. Nous sommes tous au service du nos adhérents pour les représenter et construire ensemble des projets innovants au service de tous.

Comment concevez-vous la déclinaison territoriale de la future gouvernance du sport ?

AC : Nous sommes très attentifs à cela, notamment en ce qui concerne le financement de nos structures. 2019 est une année de transition avec la création de l'Agence nationale du sport. 28 fédérations et le CNOSF sont en mode expérimental et nous restons vigilants pour que toutes les structures soient traitées de manière équitable, ce que nous avons voulu souligner dans une motion publiée début mai. Concernant la réforme proprement dite, il y a un travail de pédagogie à faire et ENSEMBLE nous allons réussir cette réforme, en se considérant tous partenaires et responsables du développement du sport.

L'accroissement de la pratique féminine est un axe fort de développement. Où se situe la région sur ce champ précis ?

AC : L'enjeu est d'accroître la pratique féminine partout sur notre territoire. En milieu urbain, elle est assez développée, même si elle n'est pas forcément fédérée. En zones rurales, cela est plus mitigée. Certaines structures ont des projets ambitieux, comme le comité régional de gymnastique, qui souhaite créer un emploi pour intervenir dans des zones plus retirées, ou encore la ligue de rugby qui va recrutuer une personne dédiée au rugby féminin. Nous devons encourager ce type d'initiatives.

Article extrait de la revue Sport & Citoyenneté, n°46