Interview : Mourad Marthi, membre de la commission nationale de Basket-ball FSCF

FSCF interview Mourad Marthi Basketball

Mourad Marthi est avant tout un basketteur passionné. Avant d'être à la commission, il était déjà joueur au sein des championnats nationaux de basket-ball de la FSCF. Au coeur de son interview, il se livre sur son parcours, ses ressentis et les motivations qui le poussent à s'investir quotidiennement pour la FSCF.

Quel est votre parcours dans l’univers du Basket-ball ?

Je suis entré à la FSCF en 2004 avec l’Alsace de Bagnolet et je faisais les coupes nationales séniors. En 2010, j’ai commencé les coupes nationales vétérans. En juin 2017 j’ai présenté ma candidature et depuis septembre 2017 j’ai intégré la commission nationale de Basket-ball.

Pouvez-vous nous parler de votre implication au sein de la FSCF ?

En tant que joueur sénior, je prenais du plaisir à me retrouver dans l’ambiance FSCF. Le seul regret que l’on pouvait avoir était le peu d’équipes engagées. Dans les coupes nationales vétérans, il y a beaucoup plus d’équipes et plus de jeu. Les coupes comme les troisièmes mi-temps sont très conviviales, c’est vraiment sympa.

Pour la commission nationale, j’y suis entré grâce à une discussion entre anciens et membres de cette commission. Nous voulions relancer l’activité pour que celle-ci soit plus présente aussi bien sur les territoires que sur le national. Et surtout pour que ces coupes ne disparaissent pas faute de motivation et de participants.

D’après vous, qu’est-ce que la FSCF apporte au basket-ball de plus que les autres fédérations ?

C’est une autre vision du basket-ball. C’est le basket pour tous. A la FFBB (NDLR : Fédération Française de Basket-Ball), il y a un certain nombre de contraintes. Le basket à la FSCF ne doit pas avoir ces mêmes contraintes. Tout le monde doit pouvoir le pratiquer et c’est ça le but : attirer un maximum de monde. Il y a un vrai potentiel.

Comment expliquer-vous votre passion pour ce sport ?

J’ai commencé le basket très très tard : j’avais déjà 18 ans. Avant je pratiquais des sports individuels : la natation et le judo. Etant grand, on est venu me proposer de faire du basket, ou du moins d’essayer.

J’ai commencé à la fin des années 80, lorsque le basket français était encore diffusé sur les chaines publiques et le basket américain était à son apogée. J’y ai tout de suite accroché et tout comme le basket m’a accroché. Depuis je ne l’ai plus lâché.

Finalement, j’ai simplement commencé au bon moment, au bon endroit et avec les bonnes personnes.

Selon vous, quelles sont les qualités physiques et mentales attendues chez un joueur de basket-ball ?

Il faut un bon esprit d’équipe et de la combativité. Après, tout dépend du niveau attendu. En tout cas, en basket loisirs, l’important est de se faire plaisir, de s’amuser et de jouer, peu importe tes qualités.

Après des années, vous pratiquez toujours le basket-ball. Pensez-vous qu’il y ait un âge pour arrêter ou peut-on continuer de pratiquer ce sport toute sa vie ?

Je dirais qu’il n’y a pas d’âge. Tout dépend des objectifs que l’on se donne, du mental et du physique que l’on a, que ce soit en endurance ou en musculation. Il y des joueurs à la FSCF qui ont plus de 60 ans. Il faut adapter son jeu selon son adversaire, il faut permettre à cette personne de jouer et de prendre du plaisir à participer. Pas la laisser gagner (parce que tout le monde sait que nous jouons tous pour gagner) mais lui donner envie de continuer de jouer en s’adaptant à elle. A la FSCF, tout le monde doit avoir le droit de pratiquer et de participer : enfants, filles, garçons, handicapés, etc…

Pouvez-vous nous rappeler les règles les plus importantes du basket-ball ?

C’est compliqué mais je dirais qu’il n’y a pas spécialement de règles importantes. Elles le sont toutes. Il faut surtout beaucoup d’adaptations par rapport au niveau, aux joueurs, à l’importance et à l’enjeu du match. Avoir beaucoup de pédagogie. Par exemple, avec de très jeunes ou débutants, il faut adapter l’arbitrage. S’ils font plus de trois pas (marché), il ne faut pas siffler mais expliquer et encourager à ne plus recommencer, car autrement ils ne peuvent pas jouer et ils vont vite se démotiver. Par contre, sur des joueurs qui ont plus d’expériences et de connaissances des règles, il ne faut pas hésiter à faire respecter les règles et à siffler.

L’une des seules vraies règles, je pense, doit être le respect des valeurs humaines que véhicule le sport en général : Respect, courtoisie, fairplay, esprit d’équipe, partage et bonne humeur.

Encourager les autres est une règle importante aussi.

A quel poste jouez-vous ? Et pour quelles raisons vous êtes-vous retrouvé à ce poste ?

Il y a des stéréotypes dans le basket. Même s’ils varient à chaque fois que tu changes de coach, en général, lorsque tu es petit tu vas monter la balle (meneur), lorsque tu es moyen tu shootes (ailier) et quand tu es grand tu joues à l’intérieur (pivot). Comme je suis grand j’ai quasiment toujours eu un rôle d’intérieur, positions 5 et 4 dans la raquette. (respectivement poste de pivot et ailier fort, bien qu’on ne parle plus de ce type de postes aujourd’hui). J’ai été meneur lors de championnats universitaires.

Quels sont vos missions au sein de la commission nationale de basket-ball ?

Au sein de la commission nationale, NOTRE principale mission est de relancer l’activité. Il faut trouver de nouvelles idées, attirer une plus grande disparité de pratiquants, faire en sorte que l’activité basket débute plus tôt (8/9 ans) et qu’elle ne s’arrête plus jusqu’aux vétérans. Actuellement, nous avons un manque de compétitions pour les 17 à 35 ans.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité vous impliquer au sein de cette commission?

A cause des différentes dérives qui ont pu être rencontrées ces dernières années sur différentes manifestations. Ce serait dommage que l’activité disparaisse au sein de la fédération parce que nous n’avons pas eu les bonnes actions, les bonnes idées ou les bons mots.

Personnellement j’avais quelques idées à proposer. Si je souhaitais qu’elles soient appliquées, je devais présenter ma candidature (et être élu). C’est ce que j’ai fait. Au sein de la commission, nous avons beaucoup d’idées. Pour qu’une idée aboutisse, il y a beaucoup de travail derrière. Nous y travaillons et y croyons sur la réussite de nos différents projets.

En quoi les formations proposées par la FSCF sont-elles importantes pour le basket-ball ?

Elles sont importantes pour cadrer et faire respecter nos règlements de l’activité, les principes et politiques de la FSCF. Je généralise beaucoup mais dans l’idée c’est ça.

Récemment, vous avez été organisateur d’une manifestation FSCF de basket-ball. Qu’est-ce que cela a impliqué pour vous ?

Oui effectivement, l’Alsace de Bagnolet a organisé les coupes nationales vétérans 2018. J’ai eu comme responsabilité de l’organiser pour le club, en association avec les dirigeants et les nombreux bénévoles.

Mon idée première était de redonner du crédit aux coupes nationales : faire de ces coupes un évènement sportif mais avant tout convivial et festif, avec cette année en toile de fond les 110 ans de l’Alsace (repas de gala) et les 120 ans de la FSCF (gâteaux d’anniversaire).

Mes missions : trouver des partenaires, trouver les meilleurs prix à proposer à nos participants (hôtels, repas, boissons, etc…), en faire essentiellement un évènement FSCF à part entière. J’ai été très exigeant sur l’importance de cette dernière mission, voir que du FSCF partout : Affiches, maillots des officiels, roll-up, etc…

Nous avons accueilli près de 160 joueurs en 17 équipes (6 équipes féminines et 11 équipes masculines). Tous les bénévoles, arbitres comme officiels y ont répondu présent.

Les participants ont passé un super moment durant lequel ils ont joué, festoyé et où ils ont pu partager leur passion. C’est un pari réussi d’après les retours très positifs que nous avons reçu.

D’après vous, quelles sont les étapes nécessaires et indispensables à l’organisation d’une manifestation réussie ?

Je pense qu’il faut le faire, prendre plaisir à l’organiser et partager sa passion. Et non pas le faire pour le faire.

Ensuite, il faut permettre à tout le monde de pouvoir participer à l’évènement. Je m’explique : par exemple, prioriser la proximité des salles, organiser des soirées, permettre l’échange, la convivialité entre les participants, etc...

En tant que basketteur, quel est votre plus beau souvenir lors d’une manifestation FSCF ?

Toutes mes compétitions, je dirais. Il y a beaucoup de partage, tu ne te prends pas la tête. Des fois, c’est un peu difficile mais tout le monde est présent pour partager son sport et les participants sont là pour s’amuser surtout. Il y a de très bonnes troisièmes mi-temps. Sinon il y a aussi les déplacements avec les potes partout en France une à deux fois par an, la rencontre de nouveaux joueurs, les soirées à thème, etc…

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant vos années d’entraînements ?

Encore une fois, c’est le plaisir que l’on prend à se retrouver ensemble à l’entraînement et à préparer ces fameuses coupes nationales.

Avez-vous noué des liens avec certains de vos coéquipiers ou entraîneurs qui ont perduré dans le temps?

Oui, oui… aussi bien avec mes coéquipiers, qu’avec mes entraîneurs, qu’avec mes adversaires. Je m’entends très bien avec certains de mes adversaires. Par exemple, je vais faire un tournoi cet été et nous sommes 3 à venir de clubs différents.

A la FFBB, nous passons toute une saison à jouer contre des joueurs qui sont proches de nous sans pour autant les côtoyer. A la FSCF, les joueurs prennent plaisir à se retrouver et la plupart sont là pour ça.

Si vous deviez résumer en trois mots ce que signifie le fait de pratiquer le basket à la FSCF, quels seraient ces mots ? Et pourquoi ces mots ?

En premier, je dirais convivialité pour l’échange que l’on peut avoir avec les membres de la FSCF et les organisateurs.

Ensuite, c’est le plaisir de jouer. Les joueurs ont des niveaux complètements différents et nous croisons différentes régions.

Enfin, je ne vais pas dire partage, car je me répèterais. Alors, voyage dans le sens où chaque année nous visitons différents sites. Nous pouvons aller dans l’est, dans l’ouest, dans le sud ou encore dans le nord de la France. On voyage !

Souhaitez-vous nous partager d’autres choses ?

Il faut que les gens continuent de croire en la FSCF. Il est important qu’ils continuent de venir aux manifestations, d’en parler autour d’eux, de communiquer entre joueurs. Tout n’est pas facile mais il faut faire ce qu’il faut pour avancer, toujours avancer et tenir un discours positif.

La FSCF remercie Mourad Marthi pour avoir répondu à l'ensemble des questions de cette interview, pour avoir accepté de partager son expérience auprès de tous les acteurs de la fédération et pour son investissement quotidien au sein de la comission nationale de Basket-ball.