Interview - Première !

Association Musicale et Culturelle (A.M.C) Her2Zic

Peux-tu nous présenter ton association ?

Notre association s’appelle, depuis cette année, l’Association Musicale et Culturelle (A.M.C) Her2Zic.

Initialement, l’association créée en 1921, faisait partie d’un patronage : la Jeanne d’Arc d’Héric.

Nous avons deux activités principales :

- la batterie-fanfare, environ 20 musiciens et autant en formation. Nous sommes donc un petit effectif mais nous compensons par notre dynamique J.  Nous sommes d’ailleurs tournés vers l’animation et la déambulation car c’est ce qui nous anime.

- les soirées cabaret (depuis 1982). Tous les deux ans, nous proposons un spectacle sur 7 représentations qui mêle musique, danse, chant, sketches sur une thématique choisie. C’est l’occasion, pour l’association, de s’agrandir à de nouveaux venus qui viennent danser ou jouer la comédie mais également de nous faire connaitre (environ 1000 spectateurs) et de faire vivre la vie culturelle de notre commune.

Depuis quand êtes-vous affiliés à la FSCF ?

En 1936, l’association participait à son premier concours FSCF. Depuis, nous participons chaque année avec le même engouement.

Concernant l’apprentissage aux plus jeunes, comment procédez-vous ?

L’apprentissage des jeunes est pris en charge par les bénévoles de l’association. Chacun retransmet ce qui lui a été transmis. Après un passage à vide, nous sommes en ce moment en pleine évolution. Nous comptons autant de jeunes en formation que d’adultes dans les rangs. Les cours de pratique instrumentale et les cours de solfège sont dispensés les vendredis soir pendant 1h30. Les jeunes sont encadrés par 8 bénévoles de l’association.

Avez-vous des facilités ou difficultés à recruter pour garnir les rangs de votre orchestre ?

Depuis quelques années, l’équipe est plutôt stable. Les jeunes continuent de rentrer, par le bouche à oreilles des copains. Quelques adultes, venus souvent de fanfares proches, sont venus nous rejoindre.

Quelles sont les sources de revenu de votre association ?

L’association vit des sorties printanières et estivales mais aussi des soirées cabarets et bien sûr des subventions de la mairie ainsi que les cotisations des membres.

Peux-tu nous parler de vos locaux de répétition ?

Depuis 2003, nous disposons d’une salle de musique assez spacieuse qui appartient à un complexe construit par la municipalité. En plus de la grande salle de répétition, nous avons accès à 4/5 autres salles plus petites pour le travail en pupitre et les cours individuels.

Quelles sont vos prestations annuelles (concert, défilés, concours, monuments) ?

Chaque année, nous participons à plusieurs kermesses (2/3) dont celles de l’école privée de la commune ainsi qu’à des défilés de fêtes de village.

Tous les deux ans, pendant les soirées cabarets, nous jouons pendant environ 10/15 minutes dans le spectacle.

Lors de la Ste Cécile, nous animons une messe puis donnons une aubade sur le parvis de l’église.

Nous réalisons les cérémonies officielles et la Ste Barbe de la commune.

Qui assure la direction (issue de l’asso ou recrutement extérieur) ?

La direction a majoritairement été tenue par des membres de l’association : Hubert Lebastard, Thierry Pinel puis Isabelle Chartier. Nous avons fait appel à une aide extérieure pendant environ 2/3 ans, Anne-Laure Duplomb-Glémin qui connaissait bien le groupe car elle venait donner des cours individuels à certains élèves de l’association. Depuis 2 ans, c’est une musicienne de l’association qui a repris la direction, Marie Lebastard.

La particularité de notre groupe est de ne pas avoir eu de chef historique. Le travail sur les morceaux est fait à plusieurs. Chacun donne son avis. Aucun d’entre nous n’est particulièrement à l’aise dans l’exercice de cette fonction car nous aimons tous beaucoup jouer de nos instruments et ne nous sentons pas toujours bien légitime à cette place.

Si tu devais citer un ou deux morceaux qui ont marqué ta formation lesquels citerais-tu et pourquoi ?

- Highlands, de Franck ANDRE. C’est un morceau qui nécessite un vrai équilibre entre les différents pupitres et une unité dans le groupe. C’est un morceau qui a marqué un renouveau pour nous et qui a permis le passage à un nouveau répertoire. Il nous a redonné de la confiance. Nous sommes un groupe sans prétention et manquons souvent de confiance en nos potentialités. Ce morceau nous a valu de beaux compliments et nous a permis d’y croire un peu et de passer en division Excellence ...

- Seven Nation Army, un arrangement de Alain CHURODOT. C’est un morceau qui nous a ouvert une nouvelle voie. En jouant cet arrangement en défilé, nous avons compris que nous pouvions partager un esprit festif avec les gens même sans être en version fanfare de rue. Nous sommes une batterie-fanfare mais nous sommes persuadés qu’on peut animer sous cette forme. Ce morceau a marqué un tournant dans notre façon de défiler. Nous avons arrêté d’essayer de ressembler aux autres qui savent être aux pas pour nous laisser aller et être nous-mêmes. On ne défile pas vraiment, on danse et on marche sur la musique en chantant et en riant. Nous profitons un max des défilés, c’est un vrai moment de partage, une occasion de s’amuser. Nous avons décidé de tenter les concours d’animation en musique de rue mais en formation batterie-fanfare, ce qui ne se fait pas beaucoup. Le retour a été très positif à Bayonne, pour les GPN 2019.

Quels sont vos objectifs à venir (court ou moyen terme… voire long terme) ?

Nous sommes une petite formation, notre objectif n°1 c’est de pouvoir continuer le plus longtemps possible.

Pour continuer sur la nouvelle voie tracée, l’idée est aussi de continuer à tenter les concours d’animation mais le répertoire n’est pas facile à trouver (avis aux compositeurs !).

Enfin, notre gros projet est le centenaire de l’association en 2021. Nous aimerions faire écrire un morceau pour notre formation et ponctuer l’année de divers événements comme un concert, peut-être un concours de musique, ...

Un souvenir à partager aux autres associations ?

Un article paru dans le bulletin municipal pour évoquer notre GPN 2019 à Bayonne.

« Toc, toc, toc ... Qui est là ? C’est la BF d’Héric ? Qui ça ? La BF d’Héric ... »

C’est en chantant, que ce 9 juin, nous rentrons de notre concours national de musique FSCF. Nous sommes sur un petit nuage car tout s’est passé au mieux et pourtant ...

Septembre 2018. Les mines sont un peu ternes : la chef ne pourra pas être là cette année. On se remotive et on se débrouille : Marie va prendre les commandes. Cette année, les GPN ont lieu à Bayonne, ... et si ?

Octobre 2018. On le fait ! Et tant qu’à faire autant de kilomètres, un seul défi ne suffit pas... On va défendre notre vision de la musique : on est une batterie-fanfare mais on n’est pas ringard ; on s’éclate et ça peut marcher ! Les autres formations n’y croient pas toujours : ils optent souvent pour des instruments à pistons quand ils sont en déambulation. Et si c’était l’occasion de leur montrer, et si on concourait aussi en musique de rue, et si ?

Mai 2019. Pour le régional au May sur Evre (49), on présente la catégorie habituelle, la division excellence en mode concert. Le stress est présent car on y va seul comme des grands. Mais ça fonctionne : le jury apprécie. Leur conseil : attention, il faut canaliser notre belle énergie. Il nous reste 1 mois pour préparer le concours national et la catégorie Musique de rue. On double le rythme des répétitions, ... et si ?

Juin 2019. Départ 4h du matin vers Bayonne. Arrivés sur place, le stress monte d’un coup. On joue ... Le jury trouve ça génial. Sous quelques larmes, on souffle ... Allez, on enchaine avec le 2ème concours : le pari fou. On donne tout et le jury reste sans voix : on leur a prouvé que l’impossible était possible ! Place à la fête avec les 2 autres formations de Pays de la Loire sur les 25 présentes. A la lecture du palmarès, on a tous les yeux qui piquent et le nez qui coule. Ce n’est pas glamour mais on est fier, fier comme on ne l’a jamais été ! Premier en concours d’animation et deuxième en division excellence avec un prix de direction pour la chef.

Une question reste en suspens : est-ce qu’on a rêvé ou est-ce que ça s’est vraiment passé ?

Marie Lebastard, chef de musique