Jocelyne Villard, actrice de la vie locale avant tout

Jocelyne Villard, actrice de la vie locale

La Fédération Sportive et Culturelle de France dénombre près de 40 000 bénévoles présents à ses côtés. Un soutien inestimable, qui permet à la fédération de continuer son développement au quotidien. La FSCF a ainsi décidé de mettre en lumière plusieurs de ces bénévoles, afin de comprendre leur engagement et leurs actions. Cinquième épisode avec Jocelyne Villard, une bénévole dirigeante qui s’implique notamment beaucoup au niveau local, à Grammond.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Je m’appelle Jocelyne Villard, j’habite dans un village rural de la Loire et je viens d’avoir 60 ans. Je suis présidente de l’association locale, l’Epi de Grammond, créée en 1932, qui propose des activités sportives et culturelles. J’ai pratiqué la gymnastique dès l’âge de 4 ans, puis un peu de théâtre et de volley, mais toujours en m’impliquant dans l’organisation et les manifestations de l’association. Je suis rentrée au bureau de l’Epi dans les années 80, puis au comité de la Loire FSCF en 1985. J’ai alors activement participé à ma première organisation de manifestation fédérale, qui concernait la gymnastique féminine. Par la suite, j’ai participé à la quasi-totalité des rencontres nationales, Congrès et Assises de Printemps. Depuis 1995, j’assume la présidence de l’Epi de Grammond.

Pouvez-vous nous parler de votre engagement en tant que bénévole au sein de la FSCF ?

Mon engagement au sein de la FSCF est d’abord celui d’un engagement au sein de mon association, qui y est affiliée depuis sa création. Proposer des activités sportives et culturelles multiples, ainsi qu’une offre de formation, permet à l’Epi de trouver pleinement sa place dans une fédération multi-activités comme la FSCF. D’autant qu’elle partage également le projet associatif d’un sport pour tous, permettant à la fois aux meilleurs de progresser mais aussi à ceux de moindre talent ou capacités de s’épanouir pleinement à leur niveau. L’implication au sein des comités départementaux et régionaux était une suite logique et un moyen de jouer un rôle dans le mouvement des activités pour en faire bénéficier mon association.

Que représente pour vous cet engagement bénévole ?

Peut être un peu égoïstement, cet engagement a aussi été pour moi l’occasion de multiples voyages, avec la découverte de nombreuses régions françaises. J’ai également rencontré de très belles personnes et des responsables très investis, animés par de fortes convictions. Cet engagement m’a permis d’être connue et reconnue en tant que personne, mais aussi à travers le fait que mon association participe aux rencontres fédérales. J’en ressors ainsi une certaine fierté d’avoir contribué à ce que Grammond soit un peu plus connue ! Plus généralement, il m’a permis de comprendre concrètement ce que peut représenter la vie associative au sein d’une commune, et ainsi être un acteur de la vie locale.

« Cet engagement m’a permis d’être connue et reconnue en tant que personne »

Quelles-sont vos principales motivations ? Et plus particulièrement celles qui vous ont poussé à devenir dirigeant ?

Je ne pense pas avoir cherché à être dirigeante, les choses se sont faites assez naturellement. Ce fut avant tout de la formation sur le tas au contact des autres dirigeants. J’étais disponible, et les prises de responsabilités successives se sont enchainées et poursuivies.

Quelles sont les principales responsabilités qui incombent à votre fonction ?

En tant que présidente, ma principale responsabilité concerne l’animation de l’association, l’organisation de ses activités, et veiller à l’organisation des manifestations. Je me dois aussi de réfléchir à l’avenir et trouver les formes de fonctionnement correspondant aux disponibilités et envies des dirigeants de demain. Ce dernier point est cependant une source d’inquiétude. En effet, l’évolution des modes de fonctionnement de chacun, tournés vers plus d’individualisme, ainsi que la disponibilité relative des jeunes ne facilitent pas le renouvellement naturel des dirigeants, qui était le rituel classique de toute association auparavant.

Si vous deviez vous souvenir d’un moment marquant durant vos activités bénévoles, lequel citeriez-vous ?

Un seul moment marquant serait trop restreint. Ce qui reste principalement, ce sont les manifestations fédérales organisées avec succès et les retours des participants satisfaits. Ce sont de grands moments d’émotions qui impliquent les équipes de l’Epi, mais aussi des jeunes qui, grâce à leurs expériences d’encadrement, ont trouvé leur voie professionnelle.

Plus généralement, quelles sont selon vous les valeurs fondamentales que l’on retrouve dans le bénévolat ?

Le bénévolat est un moyen de participer à la vie locale au service des autres. C’est une école d’humilité parce qu’on se rend compte qu’on est dépendant des autres et qu’il est important d’entretenir une cohérence autour du projet partagé. Il est important de valoriser l’engagement de chacun, et ainsi permettre l’épanouissement de tous.

Le renouvellement des instances dirigeantes est une question qui anime beaucoup le monde associatif. Quel rôle les jeunes ont-ils à jouer selon vous ?

Selon moi, les jeunes devraient partager au sein des associations leurs souhaits, leurs besoins, leurs capacités, ou encore leurs disponibilités. Cela permettrait d’organiser les nouvelles formes de gouvernance à mettre en place, afin qu’ils puissent trouver leur place et prendre le relais. En effet, avec le temps et leurs études, les jeunes s’éloignent souvent de leur club, mais il est important de faire en sorte de garder le lien pour que le moment venu, ils puissent y revenir. C’est d’autant plus fondamental pour un club rural tel que le mien, où les jeunes sont appelés à partir loin pour leurs activités professionnelles et ne peuvent donc plus être présents pour les activités régulières et les réunions.  Il nous faut donc trouver des solutions pour entretenir ce lien.

Que diriez-vous à une personne qui hésite à franchir le pas de l’engagement bénévole ?

L’engagement bénévole est une expérience de vie irremplaçable. Il permet de participer au « vivre ensemble », à condition de bien s’organiser afin de concilier vie personnelle et professionnelle. Cela représente une véritable richesse, surtout dans une association porteuse de valeurs éducatrices. On peut ainsi se sentir utile, se dire qu’on contribue à créer des moments de bonheur et de rencontre. Voire même être acteur d’un meilleur vivre-ensemble.