La fédération en demi-finales aux JO de 1948 !

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En 1948, la moitié des joueurs de l’équipe de France de basket qualifiée aux Jeux olympiques de Londres viennent des Patros.

L’un d’eux, Jacques Perrier, joueur de basket des Hirondelles des Coutures de Bagnolet pour qui la fédération a joué dans sa vie un rôle essentiel, racontait il y a dix ans à Jean-Marie Jouaret, lui-même basketteur de l’Alsalce de Bagnolet, le panier qui envoya son équipe en demi-finale.

En quart de finale, donc, vers la fin du match, nous sommes à égalité, mais ces bougres de Chiliens marquent un panier et mènent de 2 points. Bubu (André Buffière) fait vite la remise en jeu et me donne la balle, puisque je suis le meneur de jeu et que c'est donc à moi de la « monter » en zone adverse. Je sais qu'il ne reste plus beaucoup de temps (30 secondes, peut-être) mais à l'époque, on ne soupçonnait même pas l'existence de l'électronique, alors les panneaux et pendules… Je n'ai qu'une idée en tête : donner vite la balle à Chocat, l'avant piquet, le plus grand et le plus près du panier. Je dribble pour me rapprocher de lui. Sur le banc de touche, tout le monde se met soudain à hurler : 10,9,8…. Plus le temps de faire une passe, il n'y a qu'une seule solution : à 3, je suis presque sur la ligne médiane. Dans le mouvement, à une main, je tire. Signal de fin de match. La balle termine sa jolie course… dans le panier. C'est l'égalisation (42-42), puisque j'avais shooté avant le buzzer, comme on dit maintenant. Jacques Perrier

Jean-Marie lui a alors demandé à quoi il a pensé, ou à qui ?

Je n'ai pas vraiment bien réalisé. C'est quand ils me sont tous tombés sur le paletot pour me féliciter que j'ai compris qu'on venait d'éviter la guillotine… Pour être honnête, j'ai même trouvé assez normal que le ballon rentre : c'était un shoot un peu désespéré et un peu chanceux, d'accord, mais techniquement, c'était un bon tir, je n'ai pas jeté le ballon n'importe comment, j'ai visé, quand même.

Et les prolongations ? s’enquiert alors Jean-Marie :

Pfff ! Y a pas eu de match : on les a écrasés 11 à 10 (53-52). Même pas peur !

Comme nous, Jean-Marie veut connaître la suite :

Ensuite, on n'a plus cessé de me parler de ce panier (même toi, 64 ans après) et, à Londres, pas de problème en demi-finale contre un autre pays d’Amérique du Sud, le Brésil (43-33) et nous voici donc en finale contre les Américains. Et ça fait drôle, crois-moi : 44 points dans la musette (65-21), l'impression désespérante de ne RIEN pouvoir faire, d'être un môme de 10 ans qui joue contre des adultes… Ah ça remet les idées en place !

Cinq basketteurs issus des Patros ont donc terminé médaillés d'argent des Jeux olympiques de Londres en 1948 : avec Jacques Perrier, André Buffière de l’Éveil Sainte-Marie de la Guillotière, aujourd'hui AS Villeurbanne Éveil lyonnais ou ASVEL et trois parisiens de Championnet sports, André Barrais, Maurice Desaymonet et Maurice Girardot.