Le respect suppose le goût de l'autre

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Le projet éducatif de la FSCF comporte cinq piliers. Chacun a ses objectifs propres mais il en est un qui tient une place centrale, parce qu’il est la condition même de l’ouverture, de l’autonomie, de la solidarité et de la responsabilité. Ce n’est pas mettre une hiérarchie entre les piliers, mais si celui du respect est notre préoccupation première, alors les autres pourront aisément s’exprimer par nos actions. 

La rencontre entre les humains est une aventure dont nous ne connaissons pas d’avance l’itinéraire. Elle fait appel à la liberté de chacun et engage dans la décision d’ouvrir son existence à la présence d’autrui.

S’il veut vivre en société, il doit pouvoir accueillir l’autre pour ce qu’il est. De fait, l’autre ne sera jamais un autre moi-même. Il se présente face à moi et me demande de me décentrer, de quitter mes repères pour pouvoir rencontrer l’inconnu. Je lui dois donc le respect, réalité que je ne peux nourrir que par le « goût » de son altérité et de sa différence.

Dans la rencontre, son intérieur m’est inaccessible et seule la lente et progressive attention à ce qu’il est, seul le respect de sa personne en toutes ses dimensions physique, culturelle, sociale et spirituelle, me permettront d’entrer en vraie relation avec lui, unique et différent. Si je veux respecter sa liberté et son originalité, je dois maintenir la distance avec toute tentative de possession et de maîtrise sur lui. C’est à ce niveau que le respect peut s’habiller d’amour.

Nous connaissons la phrase de Saint-Augustin : Aime et fais ce que tu veux. Contrairement à ce que l’on comprend le plus souvent de ce slogan, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi sous prétexte d’aimer, c’est le fait d’aimer qui m’empêche de faire n’importe quoi. En ce cas, l’amour éclaire le sens de la vie, donne à nos actes humains un véritable dynamisme et leur fait porter du fruit.

Certes, aimer ne va pas de soi. L’inattention, l’indifférence et la captation d’autrui sont plus fréquentes que l’amour, entraînant mépris et injustices de toutes sortes. En fait, pour mesurer l’amour en nos actes et en toute notre vie, il nous faut être attentifs en priorité à la liberté et au bonheur que nous faisons épanouir en ceux que nous aimons. Ce sera la preuve que l’autre a pris du «goût» pour nous et que le respect, l’un des cinq piliers du projet éducatif de la fédération sera devenu comme une seconde nature.

On ne sait jamais jusqu’où l’on va lorsqu’on se lève pour partir. Aller vers l’autre, c’est accepter de se laisser déplacer sans renier ses propres convictions, c’est grandir avec lui. À la FSCF, les occasions sont nombreuses où nous sommes à même de respecter l’autre ou de l’abîmer à cause de notre non-respect. N’oublions pas que le respect suppose un réel « goût » de l’autre dans sa différence, mais aussi dans sa capacité à entrer avec nous en relation.