On ne le dira jamais assez : les activités artistiques et culturelles n’ont plus à démontrer leurs vertus éducatives. Quelles qu’elles soient, elles sont d’une importance capitale pour développer l’imaginaire non seulement des enfants, mais de nous tous, jeunes et moins jeunes.
Du chant choral au théâtre, du cirque à la danse, de la peinture à la musique, de la photo ou de la littérature au scrapbooking, toutes les activités artistiques racontent des histoires, des aventures plus ou moins fantastiques, dans un langage propre à chacune d’elles. Il n’est pas question de les acquérir tous, mais celui ou ceux que vous choisirez feront toujours sens dans la singularité de votre histoire personnelle !
Pratiquer régulièrement l’une ou l’autre de ces activités dans nos associations, c’est non seulement chercher à connaître les ressources de notre imaginaire, en nous laissant la libre expression du sens à leur donner, mais c’est aussi nous imprégner d’une parole et de facultés transmises de génération en génération pendant des siècles, voire des millénaires.
C’est nous imprégner d’une parole et de facultés qui, pour avoir connu l’épreuve du temps, méritent qu’on s’y arrête. A quoi répondent-elles ? Comment expliquer leur incroyable pérennité ? Comment expliquer leur puissance ? A quoi servent les archétypes qu’on y retrouve, ceux qui fondent l’expérience humaine, qui structurent l’esprit et qui conditionnent les schémas de pensée ou de représentation ?
Voilà des langages qui partout sur la planète, nous font entrer dans d’autres mondes, et qui nous disent en chœur : nous sommes des histoires inventées pour votre bonheur, mais aussi pour vous être utile. Suivez-nous, nous allons vous faire traverser le miroir de votre imaginaire.
Et ô miracle, il suffit d’en franchir le seuil pour entrer dans un monde régi par d’autres lois, un monde où tous les chemins conduisent quelque part. Au théâtre, ce sont les trois coups qui nous disent : Attention, voici la clé pour entrer dans un autre univers. Dans le conte, l’introduction nous situe par rapport à un passé, quelquefois un passé mythique quand il est fait appel à des animaux parlants. Il suffit de ces quatre mots il était une fois pour rompre d’un coup, le lien que nous avions avec notre monde et notre temps.
Une chanson de Brassens dit à mots couverts quel secret cache l’eau de la claire fontaine. Portée par la parole de l’imaginaire depuis soixante ans, elle conserve en elle la trace d’une saute de vent dans une trame où tout fait sens, une trame où l’on peut lire un bulletin météo avec ses conséquences les plus inattendues. Une vraie parcelle de merveilleux dans l’univers de Brassens, révélée par son regard particulier sur le monde !
Dans un quotidien souvent désenchanté, marqué par la routine, par des contraintes, par des inquiétudes, par des angoisses, nous ne savons plus voir les petites parcelles de merveilleux présentes dans les babioles les plus modestes.
Pourtant elles sont à notre portée !... Nous en avons besoin, nous ne les voyons pas, mais elles sont là tout près !... Elles se cachent ? Non, elles sont invisibles mais existent partout, dans la littérature, dans les films, dans la fiction de l’imaginaire, dans la voix d’un chanteur de rue, dans un chœur, dans une danse, dans une photo, dans les jeux vidéo, dans une peinture, dans une acrobatie, partout. Elles font partie intégrante de notre monde contemporain, parce qu’elles nous le racontent. Seulement voilà, pour les découvrir, pour les reconnaître, pour les apprécier à leur juste valeur, il est un impératif : apprendre à décrypter leur langage !
Ces parcelles de merveilleux sont des structures narratives qui nous construisent à tout âge. Mieux vaut donc pratiquer des activités artistiques dès la jeunesse. Elles restent en nous comme des sédiments, et sont les témoins d’une culture d’autant mieux partagée qu’elles s’ouvrent à la magie, c’est-à-dire à la possibilité de transformer le réel, et de réparer nos blessures en nous reconnectant aux héros qui habitent notre imaginaire.
Oui, les activités artistiques fournissent à tous, et en priorité à l’enfant, le langage nécessaire pour comprendre les problématiques auxquelles nous pourrions être confrontés.
Article issu du numéro 2581 de la revue officielle Les Jeunes, pour consulter le numéro en intégralité c'est par ici !
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