Moi(s) sans tabac : et si c'était le moment d'essayer ?

FSCF_Mois sans tabac : c'est le moment d'essayer !

Le mois sans tabac est l’occasion pour la fédération de contribuer à cette importante action de santé publique.

Bien sûr, il n’est pas dans son intention de culpabiliser les fumeurs mais plutôt de les aider à prendre la décision d’arrêter de fumer. Même si décrire les risques du tabac sur la santé ne suffit pas pour arrêter de fumer, on ne peut pas ne pas les citer tant ils sont dramatiques :

  • En 2013 : 73 000 décès attribuables au tabac (1ère cause de mortalité évitable)
  • 1/3 des cancers sont dus au tabac (80% cancers du poumon, 70 % des cancers des voies aérodigestives supérieures, 50 % des cancers de la vessie…)
  • 5 fois plus de risque d’infarctus du myocarde et de mort subite

Mais on sait aussi, sans parler de maladie vraie, que la consommation de tabac diminue la qualité de vie quotidienne ;

  • Diminution des capacités respiratoires et cardiaques à l'effort. Le corps est moins bien oxygéné et les muscles sont moins performants.
  • Toux et crachats du matin au lever
  • Baisse de la fécondité,

Enfin, le tabac entraîne une dépendance physique et psychique très importante rendant le sevrage si difficile. Le tabagisme en début d’adolescence augmente le risque de devenir dépendant par rapport à ceux qui commencent à l’âge adulte mais aussi le risque d'apparition d’autres dépendances (alcool, cannabis, etc.).

Il faut également insister sur le danger qu’il y a à fumer en public en particulier à la maison, le tabagisme passif. Il concerne les personnes autour du fumeur qui inhalent également les fumées de cigarettes, fumées dangereuses aussi pour leur santé. Le tabagisme passif est responsable d’environ 1 100 décès chaque année, dont 150 par cancer du poumon.

« Arrêter de fumer, c’est améliorer sa santé et celle de son entourage »

Idées reçues[1] :

1) Je suis un petit fumeur

On croit que fumer 4 cigarettes par jour ne présente pas de risque. C’est faux ! 1 à 4 cigarettes par jour, c’est 3 fois plus de risques de mourir d’un infarctus.

2) Je fais du sport

Le sport étant bénéfique pour ma santé, ça contrebalance les effets néfastes du tabac. Ces bénéfices ne «compensent » pas les risques liés au tabagisme. Faire du sport oxygène les poumons, mais n’élimine pas les substances toxiques qui provoquent le cancer.

3) Je suis jeune, je n’ai rien à craindre

Fumer provoque le cancer du poumon, même chez des personnes jeunes. On observe des cancers liés au tabagisme dès 35 ans, et le risque augmente avec l’âge.

Pourquoi arrêter de fumer ?

Bien sûr, le paragraphe précédent doit largement donner la motivation pour arrêt de fumer mais de nombreux « petits » bénéfices sur la qualité de vie générale sont entraînés par l’arrêt du tabac :

  • Les capacités physiques s’améliorent, les battements cardiaques redeviennent normaux, la tension artérielle diminue.
  • L’humeur s’améliore (moins de stress), la toux matinale disparaît, la voix s’éclaircit, les dents redeviennent blanches et l’haleine agréable, le goût et l’odorat s'améliorent, la peau s’améliore avec des rides moins marquées
  • L’odeur de tabac disparaît de la maison, voiture… et c’est aussi plusieurs centaines ou millier d’euros économisés par an (1 paquet par jour = 3600 €/an).

Des bonnes nouvelles : la dernière étude de l’observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) montre des chiffres très encourageants :

  • La consommation de tabac a été réduite en 2019 de 6,6%
  • Le nombre de fumeurs habituels a diminué de 30% en 2016 à 25% (-5% pour les hommes, -3% pour les femmes et -7% pour les jeunes)
  • Le recours au traitement de sevrage a été multiplié par 2 ou 3 depuis 2015

Comment faire pour arrêter de fumer ?

Si certaines personnes sont capables de s’arrêter de fumer seule et sans aide, la plupart vont avoir besoin de se faire aider car la dépendance au tabac est une dépendance extrêmement forte. Il existe de nombreuses méthodes de sevrage mais la clé du succès est de ne surtout pas croire qu’il suffit d’être motivé et d’avoir une technique quelle qu’elle soit (substituts nicotiniques, vaporettes, relaxation, acupuncture…) pour y arriver. Un accompagnement à court et moyen terme est indispensable. Cela peut passer par votre médecin traitant, une association… De nombreux moyens d’aide sont maintenant disponibles avec de nombreuses informations sur les sites tels que info-tabac-services sur lequel on peut trouver toutes les informations nécessaires au sevrage tabagique.

Le mois sans tabac initié par l’Assurance maladie est bien sûr le moment idéal pour arrêter de fumer car on peut profiter d’une dynamique nationale avec de nombreuses animations.

L'opération Moi(s) Sans Tabac

Pour la 5e année consécutive est lancé le dispositif Moi(s) Sans Tabac. L’objectif est de faire reculer le tabagisme, sachant que 60% des fumeurs français ont le souhait d’arrêter. La proposition qui leur est faite est d'arrêter pendant 1 mois, car les personnes qui y parviennent ont 5 fois plus de chances d'arrêter de fumer complètement. Le choix de la campagne est de proposer au niveau national un mois dans l'année, le mois de novembre, pour faciliter la motivation et la mobilisation collectives autour de la démarche d'arrêt.

En 2020, Mois Sans Tabac s’adapte au contexte de la crise sanitaire liée au COVID-19. Suite à une réunion entre Santé Publique France et les structures ambassadrices régionales, les événements rassemblant du public sont déconseillés pour éviter la propagation du virus.

Il s’agit d’une opportunité pour créer de nouveaux modes d’accompagnement. D’ailleurs Santé Publique France développe un nouveau programme de 40 jours dans l’aide à l’arrêt du tabac avec des outils numériques :

  • 10 jours fin octobre pour préparer son arrêt,
  • 30 jours en novembre pour maintenir son arrêt.

[1] Source : www.tabac-info-service.fr