Photo du mois : Les soldes !

Cross-country: épreuve senior lors du 66e Championnat fédéral du 7 mars 1971 à Cholet

Mais vers où courent donc ces messieurs ? Acheter un maillot à la mode ? Se précipiter vers les baskets dernier cri soldées à -50 % ? Bien sûr que non ! Ils participent à une course de cross-country. 

C’est en Angleterre, au XIXe siècle, que le cross-country voit le jour. Signifiant littéralement « à travers la campagne », il consiste en une épreuve de course de quatre à douze kilomètres dont la nature du terrain varie : herbe, talus boueux et gué font la spécificité du cross-country. La course tire son origine d’un jeu appelé hare and hounds (lièvre et chiens) ou paper chase (chasse au papier) qui consiste à imiter la chasse en poursuivant un coureur, nommé « lièvre », qui sème de petits confettis de papier. L’idée était de pratiquer une activité physique hors-saison, le cross-country se déroulant en hiver. Cette activité était populaire auprès des étudiants, notamment ceux de la Rugby school.

La première course officielle de cross-country de l’histoire a lieu lors du premier championnat national du 7 décembre 1867 à Wimbledon, sur le Wimbledon Common, grand espace vert du sud de Londres. Pour une première, cette course de 3,5 miles (5,6 kilomètres) tourna au désastre : le terrain extrêmement boueux et glissant engendra nombre d’accidents et blessures. La course débutant à 17 heures, la nuit tomba rapidement : de nombreux participants se perdirent et ne franchirent jamais la ligne d’arrivée.  Le cross-country fut intégré pour la première fois aux épreuves olympiques en 1912 et est, depuis 1928, l’une des épreuves du pentathlon moderne.

La pratique du cross-country à la fédération date de 1902. Il s’agit ici d’une photo prise lors de l’épreuve senior du 66e Championnat fédéral du 7 mars 1971 à Cholet. Cette année-là, malgré un vent glacial, la Garde Saint-Ivy de Pontivy remporta l’épreuve (article des Jeunes disponible ici). On ne compte plus les champions issus des patronages qui se sont illustrés lors de cross-country. Pour ne citer qu’un exemple, Pierre Prat de l’Avant-Garde de Rostrenen (Côtes-d’Armor) termina second au Trophée de France (championnat FFA) en 1953 puis remporta cette même année le cross fédéral. Un an après, il récidive : champion fédéral et de nouveau second du Trophée de France, derrière Alain Mimoun.

Chaque année, l’Union Jeanne la Lorraine organise le Trophée Paul Michaux, une course en plusieurs étapes instituée à l’origine pour célébrer le 90e anniversaire de la fédération. Compte tenu de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la 33e édition du trophée a été remplacée par une course virtuelle avec partage des données chronométriques et kilométriques en ligne. L’Est reste l’une des régions où le cross-country subsiste grâce aux efforts et à l’engagement des présidents de comités et des passionnés. 

Malgré la demande adressée au Comité international olympique de réintégrer cette épreuve lors des Jeux olympiques de Paris de 2024, le cross-country sera le grand absent de cette prochaine édition. Qu’importe ! Cette activité est ouverte à tous, pourvu que vous n’ayez pas peur du froid…et de la boue !