Saint-Nazaire: En fauteuil roulant, il a l'étoffe des champions

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Cela fait cinq ans qu'Yves Corbé peaufine sa technique de joueur de boccia, discipline paralympique. Dans sa catégorie, il a grimpé à la troisième place du championnat de France.

Les gens d'ici

Dans l'enceinte du gymnase de l'Alerte-de-Méan, à Saint-Nazaire, entre deux entraînements, Yves Corbé prend le temps de se restaurer. Installé dans son fauteuil roulant, il partage quelques gâteaux entre amis. « On fête ensemble la médaille d'argent qu'il a obtenue aux derniers championnats de France handisport » signale Jean-Marc Le Ray, le président du club omnisports installé pas loin du port de Méan. Cette médaille rivée autour du cou, le septuagénaire en est fier, d'autant qu'elle vient s'ajouter à beaucoup d'autres. "J'ai participé à quatre championnats de France, ce qui me permet à chaque fois de marquer des points » Dans sa catégorie, l'homme atteint d'une sclérose en plaques depuis maintenant trente-sept ans, est monté à la troisième place au classement national. Grâce à l'aide du club nazairien, qui regroupe une cinquantaine de participants aux activités handisport (tennis de table, tir à l'arc, boccia), Yves Corbé a pu se rendre récemment dans le Pas-de-Calais. Là, il s'est plié aux règles de la boccia, ce sport proche de la pétanque qui se pratique avec des balles en mousse de différentes couleurs. Le but : se rapprocher le plus possible du "jack" une boule blanche plus grosse qu'un cochonnet.

Sonia Heckel, la star

« On joue selon l'adversaire. C'est très tactique et il faut être très concentré. Nous n'avons pas le droit de parler, ni de bouger le fauteuil. » À force de techniques acquises au fil du temps, le champion nazairien ne peut s'empêcher de penser aux prochains Jeux paralympiques de Paris 2024. La boccia est le sport en fauteuil roulant qui fédère le plus d'adhérents. La star française porte un nom : Sonia Heckel, Nancéienne de 34 ans et déjà médaille d'or aux championnats d'Europe. « En France, nous sommes trente-cinq à jouer dans ma catégorie. Chacune dépend du niveau de handicap. Et la mienne n'est pas éligible pour les jeux. » Au final, des places pourraient finalement être attribuées glisse-t-il confiant. 

L'ancien artisan peintre né à Pont-château a appris la boccia il y a cinq ans, au centre de rééducation. Avant sa paralysie du côté droit, ce féru de pétanque a été adepte du billard français pendant vingt ans. Aujourd'hui, cela fait trois ans que sa maladie le contraint à utiliser un fauteuil électrique. Avant cela, il y a eu une canne puis un déambulateur. « L'évolution de la sclérose en plaques est très lente. La boccia m'a permis de progresser dans le sport, de faire de l'exercice et j'éprouve de plus en plus de plaisir. Et en face, le niveau s'élève. »

De son côté, Jean-Marc Le Ray se félicite d'avoir un tel ambassadeur au club. Et fier d'avoir construit des passerelles. « En 2015, on a mis en place un groupe sport santé. Au départ, c'était ouvert aux valides, puis aux personnes en fauteuil et aux enfants et adolescents pris en charge par le Sessad (N.D.L.R. : Services d'éducation spéciale et de soins à domicile.) A l'heure actuelle, on a plusieurs activités autour du handicap physique et mental et de la maladie d'Alzheimer. "

Benoit ROBERT.