
Sport et culture en association ne sont pas que des loisirs. Ces activités cultivent les soft skills qui séduisent les recruteurs et renforcent l’intégration professionnelle. Focus sur une voie méconnue, mais essentielle, pour développer des talents prêts à relever les défis du monde du travail.
LES SOFT SKILLS, C’EST QUOI ?
Les soft skills sont des compétences comportementales et interpersonnelles qui complètent les savoir-faire techniques. Elles incluent des qualités comme la communication, l’adaptabilité, le leadership ou la gestion du stress, et sont essentielles pour s’intégrer, collaborer et évoluer dans un cadre professionnel.
UN VIVIER DE COMPÉTENCES COMPORTEMENTALES
La pratique sportive ou culturelle en association développe des soft skills variées, essentielles en entreprise. Le Ministère des Sports le souligne dans une étude : le sport enseigne la gestion du stress, la coopération et la résilience, autant de compétences qui trouvent des applications directes en milieu professionnel. Franz Liskowitch, fondateur de Pulse ta Montagne, éducateur sportif et créateur de programmes de formation en soft skills confirme : Le terrain de sport est une micro-société où chacun doit apprendre à communiquer, à écouter, et à diriger quand c’est nécessaire. Ces interactions façonnent des qualités qui se retrouvent dans les meilleurs leaders.
Les activités culturelles jouent également un rôle clé. Elles encouragent la créativité et la gestion des émotions, des qualités prisées dans des secteurs où l'innovation est essentielle. Une enquête de l’Institut Montaigne (Les soft skills : un atout clé pour l’emploi) rappelle que les recruteurs privilégient aujourd’hui des candidats maîtrisant ces savoir-être autant, sinon plus, que des compétences techniques.
DE L’ASSOCIATION À L’ENTREPRISE : UN TRANSFERT STRATÉGIQUE
Un des points forts des associations est leur capacité à reproduire des dynamiques semblables à celles de l’entreprise. Le leadership, la gestion du stress ou encore la capacité à prendre des décisions rapidement, expérimentés lors de sports collectifs ou d’événements culturels, se transposent directement dans un cadre professionnel. Franz Liskowitch met particulièrement l’accent sur ce parallèle : Mon travail consiste à faire un lien direct entre les expériences vécues sur le terrain et leur transposition en milieu professionnel. Ce cheminement, basé sur des réflexions personnelles, favorise une appropriation durable des compétences.
Selon le rapport Global Human Capital Trends 2022 de Deloitte, 89 % des responsables RH considèrent que les soft skills sont essentielles pour naviguer dans un monde du travail en constante mutation. En intégrant ces compétences dès leur engagement associatif, les jeunes pratiquants acquièrent un avantage concurrentiel sur le marché de l’emploi.
UN BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE SYNONYME DE PERFORMANCE
La pratique d’une activité sportive ou culturelle contribue à l’épanouissement personnel, ce qui se reflète directement sur les performances professionnelles. Des études démontrent que les salariés actifs dans des associations développent une meilleure gestion du stress et un sentiment de satisfaction renforcé. En entreprise, cela se traduit par une productivité accrue et une meilleure résilience face aux défis.
Les associations permettent également l’intégration de profils divers. Cette diversité enrichit les interactions et prépare les pratiquants à travailler dans des environnements multiculturels et variés, un atout indéniable pour les entreprises mondialisées.
SOFT SKILLS ET EMPLOYABILITÉ : UN ENJEU CROISSANT
Dans un contexte professionnel où les carrières se réinventent sans cesse, l’agilité mentale et émotionnelle devient un critère de recrutement clé. Le Ministère des Sports met également en avant l’importance de l’esprit d’équipe, indispensable pour travailler dans des environnements collaboratifs.
Les associations sportives et culturelles jouent ainsi un rôle majeur dans la transition entre formation et emploi. Elles offrent un espace inclusif où les pratiquants peuvent se tester, échouer et progresser, tout en intégrant les valeurs de solidarité et de respect des règles.
L’Institut Montaigne dans son rapport note également que les jeunes mentionnant des engagements associatifs dans leur CV ont davantage de chances d’être retenus en entretien, car ils démontrent une aptitude à s’investir dans des projets collaboratifs et une capacité à résoudre des problèmes concrets.
Pratiquer dans une association, c’est plus qu’un simple passe-temps, cela forme des talents complets, alliant savoir-faire et savoir-être, qui répondent aux attentes des entreprises modernes. Comme le résume Franz Liskowitch : L’objectif n’est pas tant le sommet atteint, mais le chemin parcouru pour y parvenir. En cultivant les soft skills, ces expériences donnent aux jeunes les moyens de s’épanouir dans leur vie professionnelle et personnelle, tout en répondant aux attentes d’un monde du travail en pleine transformation.
Article paru dans le numéro 2595 du magazine Les Jeunes.