La fédération avant la fédération

du patronage fermé au patronage ouvert

On ne peut relater l’histoire de la fédération sans évoquer brièvement celle des associations qui la composent à ses origines : les patronages, véritables précurseurs en France de l’éducation populaire.

C’est à la fin de l’Ancien Régime que l’on voit surgir les prémices de ces lieux où l’on joue et l’on prie, avec l’œuvre de Saint-Vincent de Paul. Mais l’histoire en situe la naissance à Marseille   à  la  fin  du  Consulat  avec  l’abbé Jean-Joseph Allemand. L’idée fait ensuite son chemin avec l’abbé Timon-David et se développe largement au sein des œuvres scolaires et périscolaires des congrégations.

Chaque patronage vit alors en autarcie. Ce n'est qu'en 1855 qu’une revue consacrée à ces œuvres paraît, suivie trois ans plus tard de la fondation  d’une Union des œuvres ouvrières catholiques de France. Après la défaite de 1870, celle-ci se développe avec des fêtes et des concours regroupant plusieurs institutions. Le docteur Paul Michaux décrit sa participation à 25 fêtes gymnastiques, sportives et militaires avant la création de sa fédération.

Ce n’est qu’après les élections de 1877 et 1879 et l’arrivée des républicains au pouvoir que des patronages attachés aux paroisses populaires apparaissent sous l’autorité d’un vicaire-directeur. Les patronages précédents, consacrés surtout aux apprentis et jeunes ouvriers, s'ouvrent aux enfants de tous âges. En 1888, une commission des patronages et œuvres de jeunesse de France est créée au siège de l’Institut catholique de Paris (ICP) et trois ans plus tard, elle édite un bulletin : Le Patronage. À côté des conférences caritatives et des cercles d’études où se propage le catholicisme social, les activités physiques se développent au point de devenir un moteur majeur de l’essor de la gymnastique et du sport en France.

L’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII légitime et conforte en 1891 ces patronages qui développent, depuis près d’un siècle, les jeux de course, de ballons et d’échasses ainsi que la gymnastique. Leurs structures sportives adhèrent dans un premier temps aux deux fédérations nationales (l’USGF pour la gymnastique et l’USFSA pour les sports) mais l’anticléricalisme de la IIIème République incite l’épiscopat à les réunir au sein d’une organisation spécifique.